ROI vs VOI, ou comment mettre en œuvre une stratégie de santé/bien-être réussie
Un dirigeant enthousiaste et motivé peut s’asseoir à son bureau et imaginer le lieu de travail sain idéal, le faire vivre autant que possible, puis se demander pourquoi les autres ne le soutiennent pas, ou pourquoi il échoue au bout d’un certain temps.à bien des égards, le processus de développement d’un lieu de travail sain est aussi essentiel à sa réussite que son contenu. Il y a probablement autant de voies vers une stratégie pour un lieu de travail sain qu’il y a d’organisations, comme l’indique le cadre et le modèle de l’OMS pour un lieu de travail sain. Cependant, il est important d’inclure certains principes généraux dans le processus.
Nous avons entendu parler de modèles en dix étapes pour créer un lieu de travail sain. Voici celui que j’utilise depuis quelques années, très inspiré par ce que j’ai appris pendant mes études sur le bien-être en entreprise et sur le lieu de travail au RMIT de Melbourne en 2011. J’ai été très étonné de constater que la théorie et les modèles d’il y a presque dix ans sont toujours valables et précis aujourd’hui :
- Assurer l’impératif stratégique et le soutien à la gestion
- Effectuer une analyse des besoins, des données et des risques, y compris l’utilisation d’un questionnaire de santé solide (HRA)
- Définir la cartographie financière (budget)
- Avoir une vision claire et la communiquer
- Définir les priorités
- Concevoir une feuille de route et un programme
- Déployer une stratégie de communication et d’engagement
- Mettre en œuvre le programme
- Mesurer et évaluer le résultat
- Réviser et mettre à jour le programme
En plus de cela, nous pouvons également mentionner les facteurs de succès ci-dessous dont disposent les programmes de santé et de bien-être les plus efficaces :
Une vision étroitement liée à la stratégie globale
S’appuyant sur une définition claire et cohérente du bien-être
Propriété des fonctions, avec un réseau de champions pour maximiser l’impact
Soutenue par une communication cohérente qui met l’accent sur l’engagement de l’organisation en faveur du bien-être des employés et qui encourage la participation des employés
On ne peut pas parler de santé et de bien-être dans le monde des entreprises sans parler de retour sur investissement (ROI), d’autant plus que l’un des plus grands débats actuels autour de l’industrie est de savoir si les programmes de santé et de bien-être des entreprises « fonctionnent ».
Une récente étude australienne sur le programme de formation en santé mentale pour les cadres a proposé un retour d’environ 10:1 lorsque cela était bien fait. Voici donc un indice qui nous aide à répondre à notre question précédente : oui, les programmes de santé et de bien-être fonctionnent et réduisent la perte de productivité. Si oui, alors combien devons-nous investir pour nous assurer d’obtenir un retour sur notre investissement ? C’est une autre question que l’on ne cesse de se poser lors des sommets, conférences et manifestations d’experts sur la santé et le bien-être des entreprises.
Le Dr Ron Goetzel, scientifique principal et directeur de l’Institute for Health and Productivity Studies (IHPS) de la Johns Hopkins Bloomberg School of Public Health, et expert en retour sur investissement largement publié, a recommandé d’investir environ 150 dollars par employé et par an pour un retour sur investissement annuel prévu de 450 dollars par employé.
Voici un autre indice qui permet également de répondre à notre question précédente, à savoir si les programmes de santé et de bien-être des entreprises fonctionnent. En 2019, une étude a été publiée par l’Illinois Workplace Wellness study, affirmant qu’un programme de bien-être en entreprise ne présentait aucun avantage après sa première année de mise en œuvre. Cette fois, la réponse est donc non, les programmes de santé et de bien-être des entreprises ne fonctionnent pas car il n’y a pas de retour sur investissement.
Toutefois, cette étude a révélé que les chercheurs ont trouvé deux exceptions à l’affirmation selon laquelle les avantages sont nuls : les employés qui ont adhéré au programme de bien-être sont devenus plus susceptibles d’être soumis à un dépistage des problèmes de santé, et ont également indiqué qu’ils pensaient que leur employeur accordait une grande priorité à la santé et au bien-être des employés. Ces deux exceptions sont des facteurs essentiels à la réussite d’un programme de bien-être.
Cette étude nous aide à nous rappeler que les chiffres ne peuvent pas toujours rendre compte des avantages d’un programme de bien-être pour les employés. Lorsque nous évaluons le succès d’un programme de bien-être, nous ne devons pas seulement prendre en considération le retour sur investissement, mais aussi la valeur de l’investissement (VOI). Le ROI met en évidence les résultats financiers, tels que les taux d’absentéisme/présentéisme, l’invalidité de courte durée, tandis que le VOI met en évidence les résultats en matière de qualité de vie et de productivité, tels que l’attraction/la rétention des talents, l’engagement des employés, l’amélioration des performances et la responsabilité sociale des entreprises.
Une autre façon de voir les choses est d’utiliser l’équation de base du bien-être. Cette équation doit toujours être utilisée pour que tout programme, toute stratégie ou même toute initiative de santé soit couronné de succès. Le professeur Cary Cooper et le Dr Ian Hesketh sont les propriétaires de cette équation que vous pouvez trouver dans leur livre de 2019 intitulé Wellbeing at Work, comment concevoir, mettre en œuvre et évaluer une stratégie efficace.
La RESILIENCE joue un rôle clé dans tout ce que nous faisons, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du travail. Comment l’amélioration de la résilience personnelle peut réellement faciliter la gestion de la vie quotidienne. Même s’il n’existe pas de connaissances concluantes suggérant une voie précise pour l’amélioration de la résilience, il est essentiel d’inclure certaines formes de formation à la résilience dans un programme H&W efficace, afin de donner aux employés les moyens de faire face à la vie quotidienne et de rebondir après un événement traumatique majeur.
Selon Cooper et Hesketh, le LEADERSHIP est l’association la plus étroitement liée au bien-être. Sans aucun doute, la relation que les employés entretiennent avec leur supérieur hiérarchique immédiat est celle qui peut avoir le plus d’impact sur leur bien-être, de manière positive ou négative. Un leadership approprié est vital pour le bonheur et la réussite et est la clé de l’entreprise et des valeurs de l’organisation.
L’ENVIRONNEMENT est à la fois physique et psychologique, c’est-à-dire la façon dont les employés se sentent au sein de cette organisation. Cela explique l’importance pour les employés de sentir que leur employeur accorde une grande priorité à leur santé et à leur bien-être, comme indiqué ci-dessus. Maya Angelou, auteur, poète et militante des droits civiques, résume parfaitement la situation : « J’ai appris que les gens oublieront ce que vous avez dit, les gens oublieront ce que vous avez fait, mais les gens n’oublieront jamais ce que vous leur avez fait ressentir ».
Cette équation de base est essentielle pour le bien-être général de l’organisation, car si l’un des trois éléments est proche de zéro, le résultat attendu en matière de bien-être est également proche de zéro, et il n’y aura pas de ROI ni de VOI non plus.
Aussi fabuleux, novateur et attrayant que soit votre programme de santé et de bien-être, si vous ne prenez pas en considération la résilience individuelle, le comportement des dirigeants et l’environnement de l’organisation, vous n’atteindrez pas une culture de bien-être.
